Laissez-moi tranquille !

J’ai invité Vince, du Blog SEO encoreunblogseo.info à venir s’exprimer ici. Un référenceur couillu qui nous livre sa vision SEO quitte à déranger.

Merci à toi Vince d’avoir accepté !

Il y a une tendance, ces derniers temps dans notre petit milieu, à vouloir se placer au dessus des autres, à vouloir donner des leçons. A plusieurs reprises j’ai lu et commenté des articles dans lesquels les référenceurs blogueurs voulaient se faire le porte-parole du SEO français, expliquer ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, ce qu’il convient de faire et de ne pas faire en SEO… C’est tout juste si l’on ne nous disait pas qui il est indispensable de suivre et qui ne le mérite pas… et je dois dire sincèrement que tout cela commence à foncièrement me déplaire. Dan et moi partageant certains points de vue sur cette situation, il m’a proposé de m’exprimer plus longuement ici et je l’en remercie.


Nous avons la chance d’exercer un métier encore relativement nouveau, qui se construit graduellement, au quotidien, au gré de la compétition entre les moteurs de recherche et des modifications que ceux-ci apportent à leurs algorithmes respectifs. Il n’y a priori pas de normes, si ce n’est précisément les règles établies pour un référencement efficace, édictées selon les différents paramètres pris en compte par les moteurs (aujourd’hui plus globalement Google, mais demain ?). Certes il y a à partir de là de grandes différences entre les référenceurs, si l’on prend en compte leurs compétences en termes d’adaptabilité à ces variations et de possibilité de rebondir.

Certains sont là depuis longtemps – depuis le début, même, aiment à préciser une poignée d’entre nous (nous = les référenceurs dans leur ensemble). Ils ont davantage de recul que d’autres sur les moteurs, les optimisations et les comportements des internautes. Ils ont plus d’expérience quant à la façon dont il faut agir et réagir à telle ou telle variation, à telle nouveauté ou à telle annonce du père Cutts.

Cela étant, ils sont des sources d’informations des plus pertinentes et des plus importantes pour tous ceux qui, comme moi, ont débuté tardivement (34 ans) dans le SEO et ont a fortiori moins d’expérience. Les billets publiés sur les blogs de ceux qui s’expriment et diffusent en ligne leurs tests, analyses, et conclusions (voire leurs conseils), ainsi que les longues listes de commentaires virant souvent au débat, le montrent d’ailleurs assez bien.

Ce système, tout à fait dans l’ordre des choses sur l’internet de 2011, fonctionne à merveille et chacun, quel que soit son niveau et son nombre d’années d’expérience, est libre de s’exprimer, de dire et de contredire, de se tromper, ou juste de sa taire et de lire. Ceux qui l’ouvrent trop pour dire n’importe quoi, tout comme ceux qui dérapent (cf l’affaire du fake Twitter de 2010 et qui visait à nuire à Dan) sont vite repris, conspués voire désavoués par les autres.

L’écosystème (pour reprendre un terme que l’on m’a récemment opposé, lors de l’une de ces fameuses controverses en ligne) s’équilibre donc de lui-même, en harmonie avec son environnement : le web. Alors l’autorité (au sens large du terme) des uns doit-elle absolument être reconnue hors de l’écosystème, hors de notre micro-milieu, hors du web, par des institutions qui n’y connaissent, elles, rien du tout ? Cette expérience professionnelle reconnue dans le milieu doit-elle à tout prix être estampillée, labellisée, certifiée ?

On va sûrement dire que oui, tout cela est nécessaire pour les jeunes, les futurs référenceurs, ceux qui ont besoin de repères, de guides, et surtout besoin, dans notre société où la vie est si dure et le travail si difficile à trouver, d’un diplôme pour montrer qu’ils ont ce qu’il faut là où il le faut. En conséquence, il faut bien que quelqu’un se mouille pour eux, pour des mecs comme moi qui ne font que parler et se regarder le nombril.

Mais si c’est le cas alors, à qui donnerons-nous, nous les nouveaux nés, les protozoaires (et les référenceurs plus évolués mais pas plus impliqués), l’autorité, la légitimité pour le faire ? Qui fait suffisamment autorité dans les milieu du SEO français, pour représenter tout le monde, parler mais surtout décider au nom de tous ?
Ce que j’appréhende c’est que l’on ne nous pose pas la question, alors que nous sommes tous et toutes concernés ici. Est-ce l’auto-dénommination en termes d’experts SEO, de référenceurs éthiques, de SEO pur white hat qui permettra à certains de se croire autorisés, au nom de tous, à prendre la décision et à décerner les sésames ?

Si c’est le cas, ils se verront peut-être auréolés par les instances publiques, gratifiés peut-être de titres comme fondateurs ou pionniers de la sacro-sainte certification des SEO. Mais ce qui est sûr c’est que, chez bon nombre d’entre nous, leur légitimité en prendra un sérieux coup et que ce qu’ils vont gagner avec les Autorités et les Institutions, ils le perdront avec nous, leurs auditeurs, leurs followers, nous qui commentons leurs blogs et tentons à notre tour d’entrer dans la danse et dans la compétition (car oui, monsieur Billard, il s’agit bien de compétition). Mais moi, personnellement, je ne reconnais aujourd’hui à personne le droit de parler en mon nom, je n’ai élu ni désigné personne pour le faire !

Pour conclure, je souhaite adresser deux questions à tous ces référenceurs de la stratosphère, ceux qui regardent tels les Dieux de l’Olympe vers le bas, le commun des mortels, avec condescendance voire avec mépris : qui sera le premier SEO King, l’ayatollah, le guide suprême, le Messie, qui portera le premier la couronne du SEO ? Et que ferez-vous des renégats, des ronins du SEO, des anarchistes qui contestent votre autorité et ne vous jugent pas dignes d’être légitimement leurs représentants ?

Vince, Blog SEO encoreunblogseo.info


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